CHER CINÉMA # Pièce pour 9 danseurs

Après avoir voisiné avec le récit mythologique (Ulysse, Pénélope), Jean-Claude Gallotta se penche, dans son prochain spectacle, sur des figures plus proches, plus réelles, mais également porteuses de rêves, celles qui ont fait et font le cinéma, qu’il a lui-même rencontrées et qui, par là, ont joué un rôle important dans la construction de son cheminement artistique.

Faits pour s’entendre, danse et cinéma sont deux arts du mouvement et du montage, cinéastes et chorégraphes ont des choses à se dire. CHER CINÉMA rassemblent ces moments parfois fugaces parfois recommencés où s’esquissent entre des artistes des désirs, des promesses, des esquisses de collaboration. Jean-Claude Gallotta adresse une lettre à chacun de ces cinéastes rencontrés. Les mots échangés avec eux il les cultive encore. Avec leurs oeuvres, il a plus de souvenirs que s’il avait mille ans. C’est aussi avec ce matériau mémoriel, sans doute assez inconsciemment, qu’il chorégraphie. Pour cette nouvelle création, et pour provoquer un dialogue plus intense encore entre les deux arts, Jean-Claude Gallotta a confié à des élèves de l’École nationale supérieure de cinéma de Lyon, la CinéFabrique, dirigée par Claude Mouriéras, le soin d’offrir à chaque séquence dansée un prologue en images sous la forme d’un très court film.

Un peu à la manière de ces fresques antiques qui s’effacent au contact de l’air (Roma de Fellini), chaque séquence filmée laissera alors la place au mouvement chorégraphique qui, sur la scène la prolongera, la régénérera, la creusera, l’augmentera ; dans l’échange, après que l’image aura fait accéder la danse à l’espace de l’en-dehors, la danse, à son tour, lui fera cadeau de ce qui l’en distingue : le présent. C.-H.B.